L’apprentissage
 
Je reprends peu à peu connaissance au milieu d’un paysage digne du jardin d’Éden, tout est si sublime. Un magnifique soleil inonde de sa lumière vive une prairie tapissée de fleurs multicolores. Une cascade se déverse un peu plus loin et le chant des oiseaux remplit l’air pur environnant d'un doux son mélodieux. Ce spectacle semble si féerique que je doute qu’un tel endroit puisse exister sur terre.
— Bienvenue Évalyn !
Je me retourne pour découvrir mon interlocutrice et je me rappelle que d’une seule chose : Océane. Pour ce qui est du reste, c’est le néant total.
— Puis-je savoir où je suis ?
— Tu te trouves à Ondania, le royaume de l’eau.
— Oh ! soufflé-je
— Je suis là pour te préparer au monde extérieur sous ta nouvelle apparence de sirène, mais aussi pour t’aider à maîtriser tes dons.
— Mes dons ?
— Bien sûr ! Tu es une sirène qui peut contrôler l’eau, envoûter.
Bon sang, quelle claque ! Je suis une sirène au milieu d’un lieu enchanteur et en plus j’ai des dons ! C’est impossible ! Tout cela n’est pas réel ! Je vais finir par me réveiller, tenté-je de me raisonner.
— Tu devras rester ici quelque temps, pour que je puisse te faire découvrir Ondania et que je t'apprenne ton rôle en tant que sirène.
— Bien, alors commençons dès maintenant, réponds-je.
— Parfait. Tu dois savoir que le don concernant la maîtrise de l’eau est très puissant et qu’il te faudra apprendre à contrôler ton esprit pour le dompter.
— Comment ça ?
— Pour faire simple, tu pourrais déclencher un maelström rien qu’en étant en colère donc il te faudra apprendre à dominer tes émotions, me dit-elle avec un sourire à faire damner un saint.
— Néanmoins, et avec beaucoup d’entraînement, tu finiras par maitriser cet élément par ta propre volonté.
J’ai encore beaucoup de mal à comprendre pourquoi je me suis réveillée ici, mais surtout, j’ai beau fouiller dans ma mémoire, je n’ai aucune idée d’où je viens. Cependant, mon interlocutrice me donne confiance et j’évite de cogiter trop longtemps sur mon arrivée ici.
— Puis-je vous poser une question ? osé-je lui demander.
— Bien sûr !
— Voilà, si je me trouve au royaume de l’eau, comment se fait-il qu’il n’y ait personne. Enfin, je n’aperçois aucune âme qui vive autour de nous. !
Le sourire d’Océane s’évanouit et c’est à cet instant qu’elle commence à me raconter :
— Autrefois, le royaume était peuplé de sirènes. La vie était calme et paisible. Tout le monde pouvait aller et venir dans le monde des humains, tant que leur nature restait cachée. Mais un jour, Alastyn a décidé d'aller lui aussi voir ce monde qui le fascinait. Il veillait sur le royaume tout comme moi. (Elle fait une pause.) Lorsqu'il est revenu quelques années plus tard, il avait totalement changé. La haine et la soif de pouvoir ont rempli son cœur. Il a voulu s'emparer d'Ondania en décimant son peuple. J'ai réussi à le chasser il y a de ça quelques années. Il est reparti vivre parmi les humains et ne s’est plus manifesté depuis.
Je suis captivée par son récit et je veux en apprendre davantage puisque désormais, je fais partie intégrante de ce monde.
— Pourquoi n’y a-t-il pas d’autres sirènes pour protéger le royaume ?
— L’humanité n’a pas joué en notre faveur. Au fil des siècles, les humains ont de moins en moins cru aux sirènes et notre légende a été énormément déformée. C’est pour cette raison que pratiquement plus personne n’y croit et qu’Ondania est appelé à s’éteindre. Le monde moderne n’a pas arrangé les choses. Cependant, j’ai été surprise qu’une personne à l’heure actuelle m’appelle pour pouvoir sauver une vie, ta vie. J’ai tout espoir en toi Évalyn, car si un humain a pu m’invoquer, c’est que tout n’est pas perdu et que notre peuple peut vivre à nouveau comme autrefois, grâce à toi. À ce jour, tu es la seule sirène.
Je reste immobile, essayant de savoir qui avait pu invoquer Océane pour moi, pour quel motif et comment à moi seule, pourrais-je sauver ce royaume. Mon ignorance doit se lire sur mon visage, car Océane pose sa main sur ma joue en me souriant.
— Je vois que tu te poses encore beaucoup de questions.
— Oui, avoué-je
— Chaque chose en son temps. (Elle me tend la main.) Viens, suis-moi.
Nous marchons quelques instants avant de nous arrêter devant une sorte de dolmen – j'ignore si ce terme est bien approprié – à la forme arrondie tel un igloo grossièrement taillé, mesurant dans les trois mètres de haut. Du lierre court le long des parois et une grille en or se dresse devant l'entrée. Je peux aisément deviner que l’intérieur est creusé. Nous restons quelques instants devant le portillon avant qu’Océane vienne à l’ouvrir en me faisant signe de pénétrer à l’intérieur.
Une fois rentrée, je découvre un socle de marbre rose sur lequel est déposée une pierre taillée en diamant dans les tons saphir. Ce qui me surprend, c’est la faible lueur qui s’émane du joyau.
— Voici le cœur d’Ondania et comme tu peux le constater sa lumière se ternit cependant, et même s’il se meurt, Alastyn ne doit, en aucun cas, y accéder sinon ce serait la fin du royaume et de l’humanité. La seule condition pour qu’il prenne le pouvoir, c’est de s'emparer du joyau d'une sirène et lui prendre son sang, mais visiblement il n’avait jamais eu connaissance des conditions jusqu’à ce qu’il tue la dernière il y a 3 ans. Maintenant s’il venait à découvrir ton existence, ta vie serait menacée ainsi que tous ceux qui feront désormais partie de ton entourage.
— Quel entourage ? Depuis que je suis ici je n’en ai plus aucun souvenir et je n’en ai pas de nouveau mis à part vous, lui fis-je remarquer.
— Tu resteras ici le temps que je t’apprenne les principaux rudiments de ta condition. Une fois prête, tu retourneras dans le monde des humains te construire une nouvelle vie.
Je trouve ça à la fois excitant et effrayant. Excitant parce que je me vois mal vivre seule ici au côté d’une nymphe pour l’éternité et effrayant parce que je ne connais aucun humain, enfin… je crois.
— Cependant, tu dois savoir deux choses essentielles. Tu ne dois en aucun cas divulguer aux humains ce que tu es réellement et tu ne dois connaître aucune relation charnelle avec un homme sous peine de le tuer.
— D’accord, cela ne me semble pas trop difficile.
— Bien alors, je vais pouvoir commencer ton enseignement.
Nous ressortons de l’antre puis elle stoppe avant de se retourner vers moi.
— Avant de commencer ton éducation, je dois te montrer une dernière chose.
Elle s’empare de ma main, m'entrainant vers la cascade que j’avais eue l’occasion d’apercevoir à mon réveil. Une fois arrivée devant l’étendue d’eau, elle s’arrête et me dit :
— Te voilà sirène et comme je te l’ai expliqué, l’apparence d'une femme affublée d'une queue de poisson est un mythe inventé par les humains. Cependant, ton apparence a quelque peu été modifiée.
Je déglutis d’un coup.
Alors quoi, pas d’écailles ? Mais mon apparence est quand même modifiée, pensé-je
Je ne sais pourquoi, mais j’ai le réflexe de porter mes mains à mes oreilles afin de vérifier que je n’ai pas d’ouïes.
Océane doit s’en rendre compte et part dans un fou rire. Je sais que ça doit lui paraître stupide, mais si j’ai tout oublié depuis mon réveil ici, j’ai cependant conservé toutes mes connaissances et j’ai un flash qui me rappelle le film Waterworld. Après avoir repris son souffle, elle passe son bras autour de ma taille, me fait m’asseoir à ses côtés et m’approche de l’eau.
C’est alors que j’ai la vision d’une femme à la beauté quasi surnaturelle.
— Te plais-tu ? me lance-t-elle
— Hein, non, vous voulez rire, ce n’est pas moi !
— Pourtant, je peux t’assurer que c’est bien toi.
Je n’en crois pas mes oreilles, ni mes yeux d’ailleurs. Comment se peut-il que cette femme avec de magnifiques cheveux châtain clair, des yeux d’un bleu azuréen et un visage avec des traits aussi fins qui me contemple au travers de l'eau soit tout simplement mon propre reflet ?
Je fouille dans ma mémoire pour tenter de me rappeler à quoi je pouvais bien ressembler avant. Mes cheveux ont poussé certes, puisqu’ils m’arrivent désormais dans le milieu du dos, mais ils ont aussi éclairci. Mes yeux noisettes sont devenus aussi bleus que les mers des Caraïbes, ma peau est claire et fine et mon visage d’une symétrie parfaite et je ne peux m’empêcher de le contourner du bout de mes doigts ce qui me fait sourire. J’ai également la sensation d’avoir grandie de quelques centimètres.
— Ton image te satisfait-elle ou tu préfères les nageoires, me dit-elle sur un ton ironique.
Je ne peux m’empêcher de rire.
— Non, je crois que cela me convient. Je pense même pouvoir m’y faire.
— Au contact de l’eau, la marque du royaume se mettra à scintiller, dit-elle en désignant mon poignet gauche.
Je baisse les yeux et vois qu’effectivement une sorte de tatouage est apparu sur mon poignet. Il représente trois vagues parfaitement parallèles.
Elle s’empare délicatement mon poignet gauche à l’aide de sa main droite et me le fait plonger dans l’eau. C’est alors que le signe se met à scintiller ce qui provoque chez moi, un mouvement de retrait.
— Tu ne dois en aucun cas montrer cela aux humains et je te conseille de le cacher si tu devais te retrouver dans l’eau avec eux.
Je hoche la tête en signe de compréhension à ses recommandations.
— Je te donne également ceci. Elle plonge à son tour son autre main dans la rivière et en ressort un magnifique bracelet en argent délicatement ciselé. Il représente une tortue dont le centre est une pierre bleue en forme de cœur. Je prends le présent qu’elle me tend et l’enfile en vérifiant qu’il est suffisamment gros pour cacher la marque, ce qui est le cas.
— La pierre qui constitue ce bracelet fait partie du cœur d’Ondania et sera ton seul moyen de communiquer avec moi si jamais tu en éprouvais le besoin durant ta nouvelle vie. Il te suffira de le passer à ton autre bras, de le plonger dans l’eau et d'entrecroiser les poignets. Ainsi, tu pourras me contacter.
Je hoche à nouveau la tête.
— Une dernière chose me dit-elle, en ce qui concerne tes dons, si tu devais t’en servir et je te conseille de le faire à bon escient, mais je te demande surtout de fermer les yeux !
Ses derniers mots me surprennent et je ne peux m’empêcher de l’interroger à ce sujet.
— Tout simplement parce que de petits éclairs apparaîtront dans tes iris et que tu serais vite remarquée.
— Oh !
— Sinon à part ces quelques détails, je pense que tu t’en sortiras très bien. J’ai toute confiance en toi, Évalyn.
— J’essaierais de ne pas vous décevoir.
— Bien ! maintenant, nous allons pouvoir commencer l’entraînement et voir comment tu te débrouilles.
Nous nous relevons et à partir de ce moment, je sais que plus rien ne sera comme avant, même si je sais que mes souvenirs les plus chers ont sans doute été effacés à jamais.
— Tout d'abord, j'aimerais que tu essaies de former un fil d'eau en levant la main, me demande Océane.
— Je ne sais pas si je… bafouillé-je.
— Essaie ! m'encourage-t-elle
J'inspire profondément, fait face à l'étendue aquatique et d'un geste vif, je remonte ma main droite en l'air.
Ce qui se produit me refroidit dans tous les sens du terme. Je suis trempée des pieds à la tête. Mon mouvement (sans doute trop brusque) a provoqué un énorme geyser (arrosant tout sur un rayon de 50 mètres) et par la même occasion, l'hilarité d'Océane.
— Très drôle, pesté-je.
— Ne m'en veut pas Évalyn, c'était juste… désaltérant, dit-elle en tentant de contenir ses éclats de rire.
— Désaltérant ? Vous n'avez même pas reçu une seule goutte ! Comment cela se fait-il d'ailleurs ?
— Tu oublies qui je suis. Il est donc tout naturel pour moi de contrôler l'eau.
— Mouais, bon, si je comprends bien, j'ai pas fini de me prendre des arrosages-surprises, bougonné-je.
— Cela dépendra uniquement de toi et de la maîtrise de ton esprit.
Je n'ai pas l'intention de rester sur un échec et c'est avec une détermination certaine que je retente l'expérience, mais cette fois-ci, avec un geste plus doux. La deuxième tentative est quasi similaire à la première si ce n'est que j'ai réussi à canaliser toutes les éclaboussures sur moi.
Je réessaie encore et encore et le résultat est quasi identique à chaque essai. Au bout du soixante-quinzième essai, je suis trempée jusqu'aux os et surtout à bout de force. Mes nerfs commencent à lâcher et d'un geste colérique, je provoque cette fois-ci un tsunami.
— Ça suffit ! gronde la naïade.
Je retombe sur les genoux, la tête enfouie dans mes épaules. Je suis totalement vidée, ma respiration est saccadée et mes muscles totalement tétanisés me font souffrir. Je suis sur le point de pleurer de colère et d'épuisement, mais surtout frustrée par six heures d'essais intensifs sans aucun résultat encourageant.
— Tu as fait assez de tentatives pour aujourd'hui. Va te reposer, tu es sur le point de craquer Évalyn.
— Non ! Je veux encore essayer, m'entêté-je.
— Certainement pas ! gronde la naïade. Tu es à bout de forces, mais le plus important, tout ton être est ravagé par la colère de ne pas y arriver alors, je t'ordonne d'arrêter maintenant. On reprendra tout cela demain matin, une fois que tu seras reposée et calmée.
— Je suis parfaitement calme, mens-je.
— Non tu ne l'es pas ! N'oublie pas ce que je t'ai dit à propos des conséquences.
— Je sais. Le don de la maîtrise de l'eau est un pouvoir si puissant que je dois apprendre à contrôler mon esprit pour le dompter, soupiré-je résignée.
— Parfait ! Tu apprends vite. C'est essentiel pour la suite, conclue-t-elle dans un sourire amical.
J'avais suivi les conseils d'Océane et après une bonne nuit de sommeil, je suis en forme pour reprendre mon entrainement, malgré mes muscles qui me tiraillent un peu.
— Comment te sens-tu Évalyn ?
— Bien. Mes muscles sont encore un peu endoloris, mais ça va.
— J'en suis heureuse. Tu es prête pour ton entrainement ?
— Oui, dis-je un peu rétissante, me remémorant le massacre de la veille.
— Ne t'inquiète pas, je vais t'aider cette fois.
Je hoche la tête et nous partons en direction de la cascade.
— Très bien, avant toute chose, je voudrais que tu m'écoutes attentivement et que tu fasses tout ce que je vais te dire.
J'acquiesce et expire profondément.
— Parfait. Assis toi. (je m'exécute). Ferme tes yeux. (j'abaisse mes paupières). Maintenant, fais le vide dans ton esprit et respire calmement. Focalise tous tes sens sur l'eau, laisse-la te guider.
Dès qu'elle finit de me donner le dernier conseil, le calme s'installe dans mon être. Ma respiration est lente et régulière. Je commence à ressentir certaines choses : j'arrive à humer la rosée matinale d'un champ de blé en été, une douce eau sucrée vient caresser ma langue. J'ai la sensation d'être immergée dans une lagune, je perçois une immense étendue d'eau limpide malgré mes yeux clos et enfin, le doux son mélodieux des clapotis aquatiques commence à chanter. Mes cinq sens sont en fusion. Je laisse l'eau me parler et l'écoute attentivement jusqu'à ce que, tout naturellement, je relève ma main, dans un geste doux et gracieux. Lorsque j'ouvre les yeux, je suis fascinée par ce qui déroule devant moi. Non seulement j'ai réussi à dresser un fil d'eau, mais d'un mouvement raffiné de la main je parviens à le contrôler et à lui faire effectuer des ondulations appliquées. Je comprends à présent toute l'importance de la maîtrise de mon esprit.
D'un geste tout aussi appliqué, je rabaisse ma main pour relâcher ma marionnette aquatique.
— Tu l'as entendu, demande Océane.
— L'eau, oui je l'ai entendu me parler, soupiré-je encore sous l'émerveillement de ce que j'avais ressenti.
Au fil des jours, je commence à bien maîtriser mon don principal. Cela me demande beaucoup de concentration pour pouvoir m’y habituer, mais je finis par maîtriser l'élément quasiment à la perfection.
Le reste du temps, nous allons dans le monde des humains afin de tester mon pouvoir d’envoutement. Cela n’a rien de bien méchant. Je m’entraîne sur des hommes ayant peu de considération de la gent féminine. Je ne peux m’empêcher de les tourner en ridicule.
Rien n’est plus risible que d'obliger un homme à se déshabiller au milieu d’une foule sans qu’il n’ait plus aucun contrôle de sa personne. Ou bien d’en calmer un autre en colère afin qu’il ne commette aucune bêtise.
 
Cela fait un bout de temps que je m’entraîne sans relâche afin de pouvoir regagner le monde des humains et mener une nouvelle existence, ainsi que me l’avait dit la naïade. Puis arrive le moment fatidique, celui où je dois recommencer ma vie parmi les humains.
— Évalyn te voila prête à affronter le monde extérieur.
— Comment ? Quoi, non, je…. Je ne suis pas encore prête. C’est trop tôt ! dis-je emprise à la panique.
Même si j’ai passé beaucoup de temps à m’entraîner afin d’aspirer à me mêler aux humains, j’avoue que je n’avais encore jamais pris la peine de réfléchir à la manière dont je devais affronter tout ça, jusqu’à ce qu’elle estime que le moment était venu.
— Évalyn, je suis si fière de toi, je suis sûre que tu te débrouilleras à merveille. N’aie pas peur, mais surtout ai confiance en toi.
Moi ? Peur ? Non ! Je suis tout simplement morte de trouille.
Elle prend mon visage entre ses mains en me fixant droit dans les yeux et murmure de sa voix cristalline :
— Tu peux y arriver et n’oublies pas que tu pourras me contacter si tu as le moindre problème.
Cette phrase me redonne courage et je ne peux m’empêcher de caresser le joyau qui orne mon poignet en pensant qu’Océane restera néanmoins à mes côtés en cas de besoin. Je pourrais toujours compter sur elle.
— As-tu une dernière chose à me demander avant de prendre un nouveau départ ?
— Oui, soufflé-je
— Bien, je t’écoute.
C’est une question que je me suis toujours posée sans pour autant avoir osé le lui demander ou y avoir trouvé réponse moi-même, c’est pourquoi je veux savoir.
— Que se passerait-il si un humain venait à découvrir ce que je suis ?
— Il y aurait deux solutions : devenir comme toi ou la mort.
Je déglutis, car même s’il n’est pas désagréable d’être une sirène, il faudrait que la personne renonce à son entourage d'une manière ou d’une autre. Si le mien n’avait pas été remplacé par le néant, je suppose que cela devait être douloureux.
— Il est temps maintenant.
— Bien, je suis prête, je ferai de mon mieux.
La nymphe se penche vers moi et dépose un baiser sur mon front d’où une vive lumière s’y diffuse, puis de nouveau le trou noir.



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